Risque de sécheresse : la Loire passe en “vigilance”

État actuel de la situation hydrologique

Depuis le mois de janvier, le département connaît un déficit pluviométrique amenant à une sécheresse précoce des sols et de faibles débits des cours d’eau par rapport aux normales saisonnières. L’absence de précipitations notables depuis début avril, les températures maximales relativement élevées depuis ces derniers jours et l’augmentation de l’évapotranspiration qui en découle ont accentué la faiblesse des débits, en particulier du Gier et de la Coise.
Selon les prévisions de Météo-France, aucun renversement de cette situation n’est à venir, malgré une légère baisse des températures et quelques possibilités de précipitations localisées en début de semaine.

Le département de la Loire passe en niveau de vigilance pour préserver la ressource en eau

Afin de préserver les usages prioritaires et la survie des écosystèmes aquatiques et anticiper toute dégradation potentielle de la situation hydrologique l’ensemble du département est placé en niveau de vigilance.
La limitation volontaire des usages de l’eau sur l’ensemble du département vise à ralentir ou réduire autant que possible la dégradation potentielle de la situation hydrologique et l’atteinte aux écosystèmes aquatiques.
Elle doit être l’affaire de tous : tous les usagers sont ainsi invités à limiter leur consommation d’eau dans le cadre d’une gestion responsable de la ressource. Les gestes à adopter sont ainsi indiqués ci-dessous.
Si les débits des cours d’eau poursuivent leur baisse, ils pourront passer sous le seuil d’alerte dans les jours à venir : des mesures de limitation des usages de l’eau pourront alors être prises sur certains secteurs du département.

Processus de déclenchement des alertes sécheresse

Dans le département, il y aujourd’hui 9 zones de suivi, dans lesquelles des stations de mesure du débit permettent de suivre en temps réel les niveaux des cours d’eau.
Lorsque les débits des cours d’eau deviennent insuffisants pour assurer l’ensemble des usages et le maintien de la vie aquatique, la préfète peut mettre en œuvre des mesures de restriction progressive des usages pour limiter les prélèvements d’eau dans le milieu naturel.

Lorsque le débit mesuré se réduit, il peut atteindre :

  • le niveau de vigilance, à partir duquel le préfet de département appelle à des mesures volontaires de réduction de la consommation d’eau pour une gestion raisonnée de cette ressource commune ;
  • le niveau d’alerte, qui entraîne la décision de mesures de restriction des usages de l’eau, dans l’objectif de limiter la consommation d’eau et de ralentir les effets sur les cours d’eau notamment ;
  • le niveau d’alerte renforcée, qui accentue ces restrictions,
  • le niveau de crise, qui ne maintient que les usages prioritaires de l’eau, qui correspondent aux usages sanitaires et de sécurité.

Les communes peuvent également prendre des mesures de police générale restreignant l’usage de l’eau pour tenir compte des circonstances locales.

Spécificités de la gestion de la ressource en eau

Contrairement à la plupart des départements, la Loire ne dispose que de peu de nappes phréatiques, ce qui rend sa situation particulière. C’est pourquoi de nombreux barrages ont été construits pour stocker les débits hivernaux des cours d’eau, à destination soit de la production d’eau potable, soit pour des usages économiques, et en particulier agricoles.
Ainsi, un peu plus de la moitié des communes est alimentée par de l’eau superficielle (cours d’eau ou retenues) tandis que l’autre moitié puise sa ressource dans l’eau souterraine (sources et nappes). 80 % de la population ligérienne consomme de l’eau potable qui provient d’une ressource superficielle, c’est-à-dire directement prélevée dans une rivière ou dans une retenue de stockage.